Le comité national contre le tabagisme réclame l’interdiction des arômes dans les produits du vapotage, une nouvelle demande qui risque de chambouler le secteur. Suite à une enquête réalisée sur les nouveaux produits du tabac et de la nicotine, il s’avère que le secteur a fortement évolué ces dernières années, avec l’apparition de nouveaux dispositifs, la CNCT s’inquiète de l’évolution du secteur et des conséquences que cela aurait sur les mineurs. Alors, pourquoi vouloir interdire les arômes dans vos e-liquides ? Comment le secteur de la vape se défend face à de telles mesures ? On vous explique.

La déclaration du CNCT

Le 13 février le Comité national contre le tabagisme réclame le retrait des arômes dans les e-liquides nicotinés auprès des pouvoirs publics. Cette décision émerge d’une enquête réalisée auprès des professionnels du secteur, chez les buralistes, dans les magasins spécialisés et sur les sites de vente en ligne.

Une mesure ayant été demandée suite à de nombreuses accusations, concernant notamment l’aspect publicitaire des produits, l’évolution du marché avec de nouveaux dispositifs faisant leur apparition, la portée de ces nouveaux produits sur une population jeune et impliquant les mineurs.

Selon le CNCT 84,5% des buralistes faisant la publicité de produits de vapotage sont en illégalité, 72% des magasins spécialisés ne respectent pas la réglementation en matière de publicité et 47% des buralistes font la promotion illicite du tabac chauffé. Une violation de la réglementation publicitaire des produits IQOS et des cigarettes électroniques est donc déclarée par le professeur Yves Martinet, le président du CNCT.

De plus, le CNCT accuse l’évolution du marché avec de nouveaux dispositifs, comme les puffs et de nouvelles saveurs attirant des consommateurs de plus en plus jeunes. Selon Yves Martinet ces produits n’auraient aucun intérêt dans le sevrage tabagique et viseraient uniquement à attirer de jeunes consommateurs.

C’est pourquoi suite à cette étude que le CNCT demanderait plusieurs mesures à appliquer, avec l’interdiction des arômes autre que celui du tabac dans les e-liquides nicotinés, un meilleur encadrement de la vente des produits au détail pour limiter leur accessibilité et une révision de la réglementation des nouveaux produits de la nicotine, ainsi que la nicotine seule.

La mobilisation de la Fivape

Face à cet appel, les professionnels du secteur se mobilisent. Le 15 février la Fivape, la Fédération interprofessionnelle de la vape, publie son communiqué de presse en réponse à ces accusations.

La vape depuis son apparition en France il y a 10 ans s’est fortement développée et représente aujourd’hui le moyen de sevrage le plus utilisé par les Français pour arrêter le tabac. Aujourd’hui elle permet chaque jour à 4 millions de Français de ne plus fumer et de rester éloignés du tabac, c’est le moyen le plus efficace et le plus demandé qui permet directement de diminuer considérablement le nombre de décès liés au tabagisme.

Le CNCT dans son rapport n’a pas tenu compte des données scientifiques à son sujet, et pour ne pas nuire aux efforts faits pendant 10 ans pour faire valoir cet outil de sevrage, il est important de revenir sur des données scientifiques considérables.

  • La vape ne conduit pas les jeunes au tabagisme, toutes les études sérieuses portées sur le sujet depuis ces 10 ans d’expérience démontrent qu’il n’y a pas de passerelle entre la vape et la cigarette conventionnelle. Un article de ScienceDirect vous éclaire sur le sujet.
  • Depuis 2016 la vente des produits du vapotage est strictement interdite aux mineurs.
  • L’interdiction des arômes est contre-productive, en interdisant les arômes, le CNCT met à disposition l’unique saveur tabac, alors que c’est justement la saveur dont les anciens fumeurs cherchent à se défaire.Aujourd’hui la part de vapoteur utilisant le goût tabac ne représente qu’un faible pourcentage, sur 100 personnes cet arôme est utilisé à hauteur de 17% seulement.
  • Les arômes sont une source de motivation pour les anciens fumeurs, en ayant une autre saveur en bouche, cela permet de les tenir éloignés du tabac, en appliquant cette mesure, cela reviendrait à nuire à l’efficacité du produit.
  • Aujourd’hui 4 millions de vapoteurs utilisent quotidiennement ces produits et cela pourrait permettre d’aider les 13 millions de fumeurs encore présents à arrêter le tabac.

Encouragé par les 8000 professionnels du vapotage travaillant au quotidien sur la diversité des arômes afin de venir en aide à un plus grand nombre de fumeurs, la Fivape avec l’appui de données scientifiques sérieuses est bien décidée à faire valoir la voix du secteur en demandant une rencontre avec le ministre de la Santé pour trouver une solution commune afin d’aider les 13 millions de fumeurs restants à arrêter définitivement le tabac.

Alors, à quoi faut-il s’attendre ?

Pour l’instant, aucune décision n’a été prise concernant cette demande, et les fervents défenseurs du secteur ne se laisseront pas faire si facilement. L’interdiction des arômes est une mesure disproportionnée qui pourrait mettre en péril la santé des consommateurs, qui pourraient décider de se remettre à fumer. Cela aurait également de graves conséquences sur les mesures appliquées dans le cadre de la lutte antitabac en France.

En effet les arômes fruités, gourmands, sucrés, mentholés, n’ont pas pour vocation d’attirer les mineurs vers la cigarette électronique ou autre dispositif de sevrage, mais ont bel et bien un intérêt primordial pour les vapoteurs qui grâce aux arômes entretiennent une diversité de goût leur permettant de continuer à utiliser ces produits quotidiennement.

Alexandre

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